Description
Au temps de sa splendeur, dans les années 30, 40 000 bovins de la
race "casta" - châtaigne en langue d'oc - animaient le paysage de
la Bigorre (où l'on remarquait une variété auroise
de grande taille), du Comminges (avec les variétés de la
Barousse et du Nistos, à robe plus claire) et du Couserans (où
s'illustrait la variété saint-gironnaise, une bonne laitière,
de taille réduite et à robe foncée). En 1991, ce cheptel
est tombé à 87 adultes, dont 13 taureaux reproducteurs, dispersés
dans une vingtaine d'étables.
Née sous un joug
La casta possède d'autres atouts encore. Longtemps synonyme d'archaïsme,
la traction animale revient au goùt du jour, où elle assure
une meilleure qualité de travail, tout en permettant aux propriétaires
d'éviter l'endettement lié au surréquipement. Sélectionnée
depuis des temps immémoriaux, pour sa polyvalence et sa soumission
à l'homme, la vache pyrénéenne "incline naturellement
la tète sous le joug". C'est surtout vrai pour la race lourdaise,
dont les grandes vaches constituaient des paires d'une étonnante
docilité. Avec la casta, le caractère pétillant des
génisses ou des bouvillons necessite, par contre, davantage de doigté.
Quant aux boeufs casta -autrefois particulièrement recherchés
par les briquetiers, les débardeurs forestiers et les rouliers-
intelligents et puissants, ils marchent d'un pas vif et étendu,
aussi rapide que celui d'un cheval.
Autant de bonnes raisons économiques, auxquelles s'ajoutent des
vertus écologiques, qui justifieraient le retour en force de la
casta dans ses vallées perdues. L'Association des éleveurs
de races bovines pyrénéennes rustiques (Bagnéres-de-Bigorre)
et l'Institut technique de l'élevage bovin (Paris) s'y emploient.
Olivier Courthiade
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Standard
Les plus éminents zootechniciens ne sont cas encore parvenus à
répondre à cette question: la casta est elle une brune déguisée
en blonde ou l'inverse?
Toujours est-il que ses muqueuses, rigoureusement claires à
la naissance mais pouvant se moucheter au fur et à mesure des vêlages
en particulier autour des yeux, constituent une caractéristique
essentielle de cette rustique laitière de montagne.
La robe des vaches peut aller du châtain clair (bure) au châtain
foncé (châtaigne), alors que les taureaux, toujours plus foncés,
présentent parfois un poil givré (à l'extrémité
argentée).
De manière générale, les robes les plus sombres
sont les plus appréciées. De couleur froment à la
naissance, la robe des veaux évolue au cours du sevrage. Solidement
appuyée sur des onglons noirs d'une dureté légendaire,
la vache casta choisit et savoure sa pâture sur les terrains les
plus escarpés.
Son cornage ample, en lyre évasée, joint à son
regard vif, lui donne une expression pleine de noblesse. Souvent très
profonde dans le sanglage et le flanc, il lui arrive d'avoir la croupe
un peu haute, la queue en crosse et la hanche trop courte.
Les aptitudes de la casta. dont le Herd-book fut créé
en 1901 sont nombreuses et remarquables:
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une grande prolificité : il est normal de sevrer un veau par année.
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une étonnante longévité : toutes les étables
ont conservé des vaches une vingtaine d'années, alors que
les laitières modernes sont réformées vers huit ans.
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une réelle rusticité : elle ajuste ses besoins aux réserves
alimentaires disponibles et s'accomode des conditions climatiques les plus
rudes.
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un lait très riche, notamment en matières azotées,
d'où sa vocation fromagère.
Devenue par la force des choses une vache allaitante, les meilleures souches
laitières ont été, hélas, éliminées,
mais les éleveurs actuels s'attachent à retrouver cette
aptitude ancienne.
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une production de veaux de lait de haute qualité : abattus
à l'âge de trois mois, ils pèsent 120 à 150
kg.
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Pour en savoir plus :
Olivier Courthiade
Ferus de "Meras" Nescus
09240 La Bastide de Serou
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