Mérens



 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Quel chemin parcouru en trente ans par le petit cheval noir Ariégeois ! 










Dans les années 60, alors qu'il ne restait que quelques Ariégeois irréductibles conservant leurs géniteurs ainsi que de rares marginaux" qui rêvaient de repeupler d'autres montagnes à l'aide du Mérens, qui aurait pensé que de cette centaine de sujets naîtrait le "cheval de loisirs'" des années 90 ( environ 2000 sujets ), connu, admiré, projeté sur nos petits écrans ? 

Autrefois les plus costauds étaient voués à l'utilisation , devant charrue, herse et tombereau pour les travaux  agricoles dans les petites parcelles de la dure montagne ariégeoise, ou dans les vignes et les maraîchages des coteaux et plaines voisins. D'autres connaissaient la mine et peut-être la contrebande (on  peut rêver !) 

Après le trait et le bât se   dessine dans les années 70, puis se confirme une bonne aptitude sous la selle. Et voilà notre campagnard promu "cheval de loisirs". On s'efforce de lui donner une allure plus sportive : il doit grandir, s'affiner, bref se "civiliser" ... souvent descendre de ses estives, connaître le box et les prairies sans relief. 

Il faut observer des sujets nés et élevés en plaine et transportés en montagne. Il faut les voir glisser dans les pentes , les éviter ... pour comprendre l'importance d'une jeunesse en terrain difficile. 

Peut-être serait-il souhaitable de créer une appellation qui tienne compte des critères d'élevage, par exemple "Mérens montagne", pour des sujets élevés en terrain difficile, soumis au régime des estives, sans trop d'apports alimentaires autres que le foin, ce qui garantit une croissance tardive, une ossature et une musculature solides, un bon équilibre physique et mental, enfin une grande rusticité . 

Des qualités que l'on apprécie particulièrement lorsqu'on désire un cheval de randonnée, d'endurance ou d'attelage de loisir, disciplines dans lesquelles le Mérens fait merveille .
 
 




Marie-JO LE BERRE