Lapin chèvre
PrésentationArticle paru dansle Journal de FERME N°31Dans les années 1990, alors que, membre de l'association Conservatoire des Races d'Aquitaine, nous parcourions la région, surtout les Pyrénées, à la recherche des animaux appartenant à des races menacées, pour compléter ou créer des inventaires, nous étions loin de nous douter qu'une agréable surprise nous attendait à un kilomètre et demi de chez nous, de la toute nouvelle Ferme Conservatoire de Leyssart. Effectivement, lors d'une visite chez un voisin, nous découvrons dans son clapier, un lapin dont la couleur nous intrigua beaucoup, car je me souvenais très bien de la robe de ces lapins que ma famille élevait dans les années 60, sous le nom de lapin chèvre, je n'en avais jamais revu depuis. Il faut dire que les clapiers des fermes ne sont pas toujours très bien exposés, souvent relégués sous des hangars. Le fermier questionné me dit qu'il en avait eu autrefois, et qu'il venait d'en retrouver récemment. Quant au nom, avec son accent un peu charentais, il me dit, " olé un lapin chève ". J'étais un peu interdit en retrouvant, aussi près de chez nous, une variété de lapin que j'aimais beaucoup quand j'étais enfant, car la couleur est très remarquable. Nous avons acheté quelques sujets que nous avons élevés, diffusés et présentés un peu partout dans les expositions. Un petit nombre seulement de visiteurs les reconnaissait, mais ces derniers, unanimement, leur donnaient le nom de lapin chèvre. A l'évidence nous tenions une variété ancienne redécouverte puisque génétiquement fixée et reconnue par tout le monde sous le même nom. Sa place était déjà faite. Parmi les premières personnes à qui ce lapin fut présenté se trouvait fort heureusement M. Jean COUTARD, passionné par l'élevage d'animaux de races anciennes et résidant à Ozillac en Charente-Maritime, qui le reconnût et se mit à le rechercher dans sa région. M COUTARD qui, avec sa compagne, entretient un très important élevage de lapins de diverses races, vend des sujets sur le marché de Rouillac. Malgré tous les contacts qu'il eut avec des éleveurs, à cette occasion, il ne put, qu'avec difficulté découvrir deux autres souches de ce lapin, se procurant ainsi de nouvelles origines, qu'il put croiser avec la nôtre. Leur élevage a été jusqu'à ce jour le plus important diffuseur de la race Ce lapin est inconnu de la S.C.A.F. Société Centrale d'Aviculture française. Sa couleur pourrait évoquer une parenté avec le Noir et Feu, mais ces lapins sont très différents, le Noir et Feu est un petit lapin qui rappelle le lapin de garenne dont il est issu par mutation en Angleterre. Notre lapin chèvre est d'une taille moyenne, il s'agit d'une souche fermière, ce qui est, de nos jours, devenu très rare. Des témoignages nous les présentent comme très abondants dans la région de Libourne à la fin de la dernière guerre. La Gironde, la Dordogne et les deux Charentes semblent être la zone où il fut le mieux connu. La principale caractéristique du lapin chèvre est le patron
coloré de sa fourrure. Il s'agit d'un lapin noir, dont les
dessous, les extrémités des pattes et la queue sont
d'un blanc crème, entre ces deux couleurs, du roux (du feu) s'intercale,
en se mélangeant plus ou moins, et fait le lien entre les
deux teintes. Quelques poils gris ou crème se mélangent
également en bordure du manteau pour encore
En particulier les chèvres béarnaises qui, autrefois,
transhumaient l'hiver jusqu'en Gironde et souvent y séjournaient
toute l'année. Elles étaient en général toutes
noires et les plus prisées par les éleveurs, étaient
les chèvres à manteau noir et à dessous clair, comme
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Dernièrement, la situation du lapin chèvre a évolué
grandement : nous en parlons dans le numéro 39 (Novembre 2002)
Nouvelles du processus d'homologation du Lapin ChèvreQui aurait pu deviner l'impact qu'aurait l'article de Mr Jean-Charles COUTARD, article concernant le LAPIN CHEVRE ( cf Journal de FERME N° 21 puis N° 31 ) ?Le processus d'homologation a débuté officiellement le 09 novembre 2001 par la présentation de 4 sujets aux membres de la commission des standards dans le cadre de l'exposition de Mulhouse (68). Mr Georges PATISSIER, Président de l'ANEF (Association Nationale des éleveurs de Lapins Feu, Feh et Races dérivées) est le "parrain" de cette opération. Lors d'une première présentation faite le 16 décembre à Saint Flour, il avait proposé aux éleveurs présents de se joindre à l'ANEF: le Lapin Chèvre, de par sa couleur, peut en effet se classer dans la grande famille des lapins feu. La couleur qui le singularise est connue sous l'appellation de "Loutre" depuis longtemps, mais ne concerne jusqu'alors que des lapins Rex et des lapins nains. Cependant la singularité de cette couleur avec les poils de jarre ( non présents chez le Rex! ) était déjà un indice intéressant. Le plus difficile était de se mettre tous d'accord (*) pour définir un standard et surtout de conserver le nom traditionnel, de ne pas transformer cette race par des croisements inconsidérés. Une autre réunion se tint à Charnay le Macon le 09 sept. 2001. Des échanges fructueux ont pu être faits entre les membres de la commission des standards, les juges présents et les éleveurs de Lapins Chèvre. Désormais, il est possible de présenter gratuitement ces lapins en exposition avicole. Il devait suivre une autre réunion à Layssac puis à proximité de Macon le 08 sept. dernier. Outre la présence de Messieurs PATISSIER et RUMELLIN (juges), nous avions la joie d'accueillir des éleveurs déterminés pour cette race et notamment des dames : Mme GROS-CIRCAN ( Charentes), Mme NEYROUX (63), Mme BARBIER et sa fille à Brousse (11), Mr DESSE, Monsieur DUPAS (Nord),, Mr CHAUSSINAN (43). Mr DUPAS est juge avicole et adhérent de FERME. Il faut encore souligner l'action déterminante de Mr COUTARD qui est à l'origine du processus de travail grâce à son article et à ses témoignages. Il a travaillé sur ce lapin pendant 25 ans avec Mr MASSOUBRE ( Gironde) en conservant les souches. Il faut également signaler le travail de Mr DESSE qui a permis le processus d'homologation grâce à sa bonne connaissance des juges, de la SCAF ( Société Centrale d'Aviculture Française) et de ses expositions. Il a aussi connu autrefois le Lapin Chèvre qui était abondant
dans la région du Puy-de-Dôme. Grâce au nom de Lapin
Chèvre qui était ancré dans les mémoires, nous
avons pu retrouver ces animaux en Bretagne, Charente, Puy-de-Dôme,
Evidemment, ces animaux ne sont pas tous de "pure race", soit ils ressortent
régulièrement dans les portées, soit ils sont rescapés
de quelques rares élevages ( souvent des personnes âgées
qui maintiennent coûte que coûte la race !).
Pascal DESAUTARD
L'article est suivi de cette remarque :
Pour FERME, Georges JOUVE
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